HISTORIQUE
DU BOURG DE SAINT AUBIN

A l'origine
(au moyen âge) le hameau ne comportait que quelques habitations;
chaumières aux toits de chaume à un niveau
au sol en terre battue, éclairée par le haut de la
porte. Ces chaumières ne comportaient qu'une pièce
commune servant de cuisine, salle à manger et chambre comportant
une cheminée avec de chaque côté, un petit banc-coffre.
Le mobilier: une longue table servant aussi de huche à pain
et ses deux bancs, autour de la pièce les " lits de
coin" ou les "lits clos" (très peu utilisés
en pays gallo) étaient disposés à chaque coin
de la pièce, et, un grenier où
l'on remisait le grain récolté. L'étable, n'était
souvent séparée de cette pièce que par une
simple cloison, au dessus des bêtes, au grenier était
entreposé le fourrage. Contigus aux bâtiments, la rue
à battre et le "courtil" aux multiples usages,
dont la loge pour remiser le matériel, le bois de chauffage,
le rucher , sans oublier "l'abria" pour les petits besoins
personnels. parmi tout cela, picorait une bonne cinquantaine de
volailles. Dans le village, le four à pain et le puits étaient
le plus souvent utilisés en commun.
Une petite chapelle était érigée sur un promontoire.

En 1387
Saint Aubin est mentionnée comme paroisse indépendante
de nouveau en 1422 et même en 1542 avec le titre de "bourg
et paroisse de St Aubin". Mais elle avait disparu des pouillés
de 1516 et de 1580 ainsi que des registres des annales du XV ème
siècle. Elle était passée sous la juridiction
du recteur de Plumelec qui y perçevait la dîme à
la 33ème gerbe. Elle ne retrouva son indépendance
qu'au XIXème siècle, quand, en dépit de l'opposition
du recteur, elle fut érigée en succursale, le 24 décembre
1872, tout en demeurant partie de la commune de Plumelec.Dès
lors, elle dût suffire à ses propres besoins car elle
s'était engagée à ne demander aucun argent
à la commune. Elle procéda aux premières réparations
et racheta une cloche le 4 janvier 1874. L'année suivante,
dans l'obligation de refaire le lambris de la voûte et de
la charpente "sans dégradations aux sculptutres et ornements",
en 1877 de compléter les objets nécéssaires
au culte. Eu égard aux sacrifices consentis par les habitants
, le ministre du culte lui accorda, en 1878, un maigre secours de
250 francs.
De nos
jours cette bourgade est typique de l'architecture bretonne du sud,
les maisons sont construites en granit apparent (extrait des nombreuses
carrières voisines) à un étage plus combles
avec une couverture à forte pente en ardoise.
Dans
notre région on parle encore le Gallo (pour les anciens)
ou encore le patois (tiré du Latin).
ORIGINE
DE L'EGLISE
Le patrimoine
des seigneurs de Callac comprenait: le manoir de la Saudraie, Saint
Aubin, le château de Callac, Saint Maudé et Talcoëtmeur
aujourd'hui disparu. Jehan de Callac fit construire l'église
Saint Maurice sur l'emplacement de l'ancienne chapelle. Il appartenait
à une branche cadette de la famille qui possédait
les manoirs de Rohéan et de la Sauldraie. Il fit construire
le choeur (1513) à proximité de son manoir de la Sauldraie
(3 km) qui devint son "enfeu prohibitif"; seul, lui et
les siens pourront s'y faire inhumer. La légende dit qu'un
souterrain aurait été creusé entre son manoir
et la chapelle et qu'un tonneau rempli de pièces d'or aurait
été enfoui dans un rayon de 100m autour de la dite
chapelle. L'if que vous pourrez voir derrière a été
planté à la même époque.
ÉGLISE
SAINT MAURICE de SAINT AUBIN
Cette
église à été construite en deux fois;
la première partie (le choeur) en 1513 et la deuxième
partie à la fin du XVII siècle en 1690 si l'on en
croit cette inscription sur l'ancien ossuaire où se trouvent
maintenant les fonts baptismaux. Le choeur donc, fut érigé
sur un bloc granitique surélevé et entouré
d'un mur de 1m30 environ au milieu du bourg, la deuxième
partie fut construite à l'ouest du choeur ainsi que le clocher
d'ardoise (sur le côté septentrional de l'édifice)
qui culmine à une vingtaine de mètres sur une tour
carrée, la charpente du clocher a été restaurée
en 1896. La charpente initiale a été construite
en bois de chêne et de châtaignier, ce qui a donné
la forme et le caractère d'une véritable église.
Trois escaliers en granit donnent accès à toutes les
entrées situées au sud et à l'ouest. A noter
que aucune ouverture n'est pratiquée dans le choeur au nord,
à l'exception d'une petite fenêtre dans le clocher.
Dans le grenier de la sacristie, sur le mur du choeur, on découvre
un blason orné de quatre merlettes scuptée dans le
granit lors de la construction du choeur en 1513, sans couleurs
dont on ignore l'appartenance (voir photo, si quelqu'un peut nous
éclairer? prendre contact*, merci). A l'extérieur
sur la corniche,on peut lire une inscription gothique:
"+
DE PAR JÉSUS LAN MIL CINQ CENTZ ET TRAEZE (1513) JEHAN DE
CALLAC SEIGNEUR DE ROHEAN ET DE LA SAULDRAYE POUR SON ENFEU PROHIBITIF
ET A SES HOIRS FIST CEST CHANCEAU CONSTRUYRE ET FAIRE DIEU LUY PARDOINT
ET A FEUZ NOBLES GENS JACQUETTE DE KERMENE SA COMPAGNE ET A MISSIRE
HERVE DE CALLAC SON FRERE A MAURE DE CALLAC SON FILZ ET A TOUZ LEURS
AMIS AMEN. JEHAN ET GUILLEMOT NIVET ONT CE BOYS CI FAIT.
Ce texte
encore lisible, témoigne de la bonne conservation de cet
édifice.
A l'intérieur
on peut voir dans la voûte ogivale et la partie basse de la
charpente des sculptures les plus riches du Morbihan. La sablière
et les entraits témoignent parfaitement du goût pour
la culture macabre. En ces temps difficiles, des gueules de l'enfer
et d'autres monstres infernaux côtoient pécheurs et
scènes de la passion du christ. Terrifiant au premier abord,
le message se révèle aussi porteur d'un espoir de
salut. On peut voir sous les sculptures le même texte qu'a
l'extérieur. Ce texte et toutes les sculptures ont été
réalisés par deux frères charpentiers habitant
à la Ville Heu village situé tout près du bourg
de St Aubin; Jehan et Guillemot Nivet bénéficiaient
d'une certaine notoriété et l'on retrouve leur signature
et les dates (ce qui est rare pour l'époque) dans bon nombre
d'édifices de la région. Ils venaient travailler,
dit-on, montés sur des chevaux de bois de leur fabrication.
La décoration de cet édifice religieux, toute flamboyante,
est assez riche sauf dans la nef qui a été restaurée
plus tard. Le cimetière qui, à l'origine se trouvait
sur le promontoire autour de l'église à été
transféré en 1904 à 450m de l'église
sur la route de Ploêrmel.
Cet édifice
a été inscrit à l'inventaire des monuments
historiques arrêté du 9 juin 1925.

Hier avec son "doué"
LA FONTAINE SAINT
MAURICE
aujourd'hui
Située
à trois cent mètres du bourg de St Aubin on trouve
une statue en bois de St Maurice en habits de chevalier en
armes, abritée sous un édifice sculpté en granit
construit en même temps que le choeur de l'église.
Saint Maurice y est traditionnellement invoqué pour guérir
les rhumatismes, et chaque année en septembre un Pardon lui
est consacré.
En 1978 le lundi de Pentecôte, un menhir qui gisait depuis
fort longtemps dans la prairie voisine fut remis debout à
côté de la fontaine St Maurice (à gauche) il
pèse plus de deux tonnes.
LE
CALVAIRE
fut restauré en granit de St Aubin en 1958 du 23 au 30 nov.La
bénédiction eut lieu ce 30 novembre 1958.
MONUMENT
AUX MORTS
Le 10 mai 1959 érection de deux stèles appelant au
souvenir des victimes des différentes guerres: 1914/18, 1939/45
et la guerre d'Algérie
SAINT
MAURICE (III siècle) et SAINT AUBIN (469-550)
Au troisième
siècle, les soldats chrétiens de la légion
Thébaine: Saint Maurice, Candide, Exupère, Victor
et bien d'autres, se sont faits les porte-paroles de la non violence.
Se souvenant de l'évangile, ils désobéirent
aux ordres de l'empereur Diocétien en refusant de massacrer
des villages chrétiens. Ces soldats rendirent leurs armes
et préférèrent être suppliciés
plutôt que d'obéir aux ordres. Toute la légion
fut décimée. Le culte de St Maurice et de ses compagnons
martyrs fut très populaire au Moyen-Age. Mais ce culte doit
beaucoup de sa popularité à un autre saint tout aussi
célèbre et vénéré à cette
même époque: Saint Aubin*. Ce fils de bonne famille
Vannetaise fut choisi évêque d'Angers en 529. Rendant
hommage aux martyrs légionnaires , il a développé
le culte de St Maurice en se rendant sur les lieux du martyr pour
s'y recueillir. Un phénomène étrange se produisit
alors, une rosée sanglante apparut sur l'herbe autour de
la tombe. Cette rosée miraculeuse fur rapportée comme
relique dans la cathédrale d'Angers qui alors placée
sous la protection de saint.
On comprend alors pourquoi ces deux Saints sont étroitement
liés à l'histoire de notre bourg.
*Saint
Aubin est né à Languidic, commune proche d'Hennebont.
Ses parents étaient originaires de la Grande-Bretagne, sans
doute chassés par les Saxons qui s'y installent, arrivés
au pays morbihannais en armorique au 5ème siècle.
Ils étaient déjà des chrétiens fervents.
Des auteurs ont donné à cette famille et à
Saint Aubin lui-même, le nom et les armes de Spinfort. Ces
armes étaient losangées d'argent et de gueules. Saint
Aubin mourut le 1er mars 550, à l'âge de 80 ans.
Blason
des Callac:
La seigneurie
des Callac blasonnait d'or à deux fasces nouées de
sable (noir), accompagnées de neuf merlettes (4,2,3). Blason
que
l'on retrouve sculpté à de nombreux endroits dans
l'église (en haut à gauche).
Clin
d' oeil ...
En
1488 (sous François II) l'armée bretonne livra bataille
aux français à... St Aubin du Cormier et y furent
défaits (signature du traité du Verger).
Les
guerres se sont succédées tout long des siècles
(de religion, de succession, d'indépendance).
1914/1918
pendant la GRANDE GUERRE, la Bretagne perdit 1/14ème de sa
population, ne subit pas l'occupation (la terrible grippe espagnole
fit aussi de nombreux morts), contrairement à la guerre de
1939/1945, la Bretagne fût occupée par l'armée
allemande, mais aussi des cosaques (russes blancs) à cheval.
Saint Aubin était un haut lieu de la résistance, le
magasin des soeurs Mallard en fut une plaque tournante. Elles abritaient
des réunions et organisaient des transports d'armes ou bien
des transferts de résistants et de parachutistes avec l'aide
de leur chauffeur Henri Tanguy. Ce fut ici que, un jeune habitant
de St Aubin, mécanicien de 19 ans Henri Le Gal, résistant,
est arrêté au cours d'une rafle, torturé et
fusillé à Penthièvre.
Entre-deux
guerres, dans les années trente l'activité économique
de St Aubin est à son apogée. Les entreprises prospèrent;
scierie, bâtiment qui emploient 70 à 80 ouvriers, carrières
de granit, tailleurs de pierre, marbrier. Entreprise de battages,
forge maréchal-ferrant, menuisiers, couvreur, charpentier,
font que les commerces fleurissent dans le bourg; Le magasin des
surs Malard (super marché avant l'heure) on y trouvait
du dé à coudre, du tissu, des outils... jusqu'aux
cycles et motocycles, essence. Quatre cafés ou l'on y consommait
essentiellement du cidre de production locale, une boulangerie,
quatre épiceries, deux boucheries-charcuteries, fabricante
de galettes, couturières et repasseuse de coiffes, sabotier,
cordonnier, buraliste, charrons, tonneliers. Il y avait à
St Aubin une école publique de 1886 à 1954 ( bâtiment
qu'un particulier fit construire à cet effet et loué
à la municipalité et qui devint ensuite une boucherie
et une école privée (école Ste Thérèse)
de 1929 à 1985. Jusqu'aux années soixante, le bourg
était prospère et il faisait bon y travailler. A noter
que, pendant toute une époque l'activité commerciale
de St Aubin dépendait des nombreuses carrières de
granit.
LE
CALVAIRE
fut restauré en granit de St Aubin en 1958 du 23 au 30 nov.
La bénédiction eut lieu ce 30 novembre 1958.
MONUMENT
AUX MORTS
Le 10 mai 1959 érection de deux stèles appelant au
souvenir des victimes des différentes guerres: 1914/18, 1939/45
et la guerre d'Algérie

LES
BATTAGES DES ANNÉES 50

LA FORGE , LE MARÉCHAL-FERRANT /BATTAGES
AU FLÉAU ANNÉES 30
----------------
LES CARRIÈRES

TAILLEURS
DE PIERRE

Spécifités bretonnes
Le
Gwenn ha Du (drapeau breton)

C'est
en 1188 que furent attribuées aux armées des croisés,
en accord avec la papauté, des couleurs distinctives selon
leurs nationalités. A la nation bretonne fut attribuée
une croix noire sur fond blanc le kroaz-du (de sable sur champ d'argent).
Dès lors, l'étendard à
croix noire devint le pavillon de la marine bretonne et le drapeau
des armées bretonnes et le resta jusqu'en 1316, date à
laquelle le duc Jean III le remplaça par un étendard
d'hermine plain. En 1923, un étudiant en architecture, Morvan
Marchal proposa un drapeau breton plus moderne le Gwenn ha Du (blanc
et noir),(blanc e neirr en gallo), composé de 9 bandes alternées
noires et blanches (4 représentant les évêchés
de Basse-Bretagne et 5 représentant ceux de Haute-Bretagne)
et cantonné d'hermine plain. On le voit aujourd'hui flotter
sur les monuments publics en Bretagne. L'hermine: (en breton
on écrit: an erminig) est symbole de blancheur et on lui
associe cette devise latine: POTIUS MORI QUAM FOEDARI. plutôt
la mort que la souillure.
**********
LE
TRISKEL

Le Triskel copié sur les Grecs signifierait: "à
trois jambes" en ancien Grec et
"trois rayons" en breton) est un symbole complexe mais
bénéfique, il représente le mouvement du corps
céleste. Il s'agit d'une roue solaire à trois rayons.
Il pourrait signifier le ciel, l'air et la terre ou eau, air et
feu, air et feu parfois remplacés par terre et bois. Bien
d'autres interprétations en sont faites, dont la plus réservée:
le Triskel serait un symbole végétal représentant
le trèfle. Le Triskel est souvent sculpté dans l'If
symbole de vie éternelle.
**********
Sources:
Archives paroissiales, Archives départementales du Morbihan,
mémoire de St Aubinois et dépliants édités
par la municipalité de Plumelec. Livre: Plumelec au coeur
du pays de Lanvaux de A. Guyot. Documentation internet. Merçi
à tous...
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